Gestion des émotions : 7 clés concrètes pour mieux vivre au quotidien
Par
Sarah Macheboeuf
Sarah Macheboeuf
Modifié le
10
June 2025
Créé le
17
June 2025
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Vous est-il déjà arrivé de réagir vivement face à une situation, puis de regretter vos paroles ou vos gestes quelques minutes plus tard ? Cette réaction instinctive, souvent incontrôlable, révèle un enjeu majeur que peu d’entre nous ont vraiment appris à maîtriser : la gestion émotionnelle.
Dans un monde toujours plus rapide et exigeant, nos émotions, qu'elles soient positives ou négatives, surgissent sans prévenir. Tristesse, frustration, joie intense ou stress paralysant : notre quotidien est un véritable terrain émotionnel. Pourtant, nous avons rarement appris à les comprendre, les nommer, les canaliser. Et cela peut avoir un impact profond, non seulement sur nos relations, mais aussi sur notre santé mentale, notre capacité à prendre des décisions et à résoudre des problèmes sur le long terme.
Apprendre à gérer ses émotions, c’est bien plus que “rester calme”. C’est prendre conscience de son ressenti, réguler ses émotions au bon moment, développer une intelligence émotionnelle solide, et trouver un équilibre entre émotions négatives et émotions positives. C’est surtout savoir faire face, avec lucidité, aux défis de la vie quotidienne.
Dans ce guide, on va te montrer comment mieux gérer tes émotions, avec des conseils concrets, des techniques simples (comme la respiration ou la méditation) et des exemples tirés de la vraie vie. Que tu sois souvent débordé par tes émotions, ou simplement curieux de vivre davantage dans le moment présent, tu es au bon endroit pour renforcer ta sérénité émotionnelle.
Comprendre les émotions : une base essentielle
Avant de vouloir gérer ses émotions, encore faut-il comprendre ce qu’elles sont vraiment. Trop souvent, on les subit, sans même identifier ce qui se passe en nous. Pourtant, la gestion émotionnelle commence ici : par une prise de conscience de notre monde émotionnel.
Qu’est-ce qu’une émotion, au juste ?
Une émotion est une réaction rapide et spontanée face à une situation vécue. Elle se manifeste à la fois dans le corps (battements du cœur, tension, souffle court…) et dans l’esprit (pensées, jugements, impulsions). Elle est brève, mais puissante.
Il existe six émotions dites universelles : la joie, la tristesse, la peur, la colère, la surprise et le dégoût.
Une émotion n’est ni bonne ni mauvaise. Elle informe, elle alerte, elle guide. Ce sont nos réponses, nos comportements, qui peuvent devenir problématiques.
Il est important de différencier émotion et sentiment : l’émotion est immédiate, le sentiment s’installe dans la durée.
Exemple : la tristesse suite à une remarque peut provoquer un sentiment de rejet, s’il n’est pas compris ni régulé.
Apprendre à reconnaître ces signaux permet de mieux gérer ses émotions et de développer son intelligence émotionnelle, cette capacité à comprendre ses propres émotions mais aussi celles des autres.
Pourquoi nos émotions nous submergent parfois ?
Tu as sans doute déjà vécu un moment où tu exploses sans vraiment comprendre pourquoi. C’est normal : notre cerveau émotionnel agit plus vite que notre raison.
Le cerveau limbique (amygdale, hippocampe…) traite les émotions en priorité, parfois sans filtre.
Dans une société qui valorise la performance, on a souvent appris à refouler ou à ignorer ses émotions. Résultat : elles explosent ou s’accumulent.
Certaines émotions négatives, comme la colère ou la peur, peuvent être utiles… si elles sont bien canalisées.
À l’inverse, les émotions positives sont souvent vécues sans conscience, sans cultiver leur impact.
La surcharge mentale, les notifications constantes, le manque de repos réduisent notre capacité à faire face sereinement aux vagues émotionnelles.
Gérer nos émotions, c’est donc d’abord se reconnecter à son propre ressenti, observer ses réactions automatiques, et se poser une question simple : qu’est-ce que cette émotion vient me dire ?
Identifier ses émotions pour mieux les apprivoiser
La première étape pour mieux gérer ses émotions, c’est d’apprendre à les reconnaître. On croit souvent savoir ce qu’on ressent… mais ce n’est pas si simple. Une bonne gestion émotionnelle passe par l’observation, la clarification et la nomination des émotions.
Les signes physiques et mentaux à repérer
Les émotions ne parlent pas toujours avec des mots, mais le corps, lui, s’exprime très clairement.
Un cœur qui s’emballe, une gorge serrée, des mains moites : autant de signaux à ne pas négliger.
Chaque émotion a sa propre empreinte physique. La colère se ressent différemment de la tristesse, ou de l’anxiété.
Il faut prendre conscience de ces signaux corporels pour apprendre à réguler ses émotions avant qu’elles ne prennent le dessus.
Le mental aussi joue un rôle : pensées en boucle, jugements excessifs, imagination de scénarios catastrophes…
Exemple concret : reconnaître que l’accélération du souffle avant une réunion est un stress émotionnel, et non un simple manque d’air.
En développant cette écoute intérieure, on apprend à vivre le moment présent, au lieu de se laisser emporter par le flot émotionnel.
Mettre des mots sur ses émotions
On ne peut pas gérer ses émotions si on ne sait pas les nommer. C’est ici qu’intervient la vraie intelligence émotionnelle.
Utiliser un vocabulaire précis pour dire "je suis frustré", "je suis anxieux", "je me sens en insécurité", plutôt que "ça va pas".
Élargir son vocabulaire émotionnel améliore la résolution de problèmes : on comprend mieux ce qui se passe et on agit avec plus de justesse.
Outils utiles : la roue des émotions, le journal émotionnel (écriture libre 5 minutes par jour sur mes émotions du moment).
Applications conseillées : Moodnotes, Daylio, Stoic – pour suivre l’évolution de ton état émotionnel au quotidien.
Exemple : une personne qui dit "je suis nul" peut découvrir qu’elle ressent en réalité de la honte, ce qui change complètement la manière de faire face.
En apprenant à identifier ses propres émotions, on commence à les apprivoiser, sans les fuir ni les juger. C’est la clé d’une régulation émotionnelle saine, surtout sur le long terme.
Techniques concrètes de gestion émotionnelle
Une fois que tu as identifié ce que tu ressens, il est temps d’agir. Mais pas n’importe comment. La régulation émotionnelle n’est pas un réflexe automatique : c’est une compétence qui s’apprend, et qui se pratique. Voici trois techniques simples pour t’aider à mieux gérer tes émotions, même dans les moments les plus intenses.
La respiration : un levier immédiat
Quand l’émotion monte, la respiration devient ton alliée numéro un.
Elle agit directement sur le système nerveux, permettant de ralentir le rythme cardiaque et d’apaiser le corps.
La cohérence cardiaque (inspirer 5 secondes, expirer 5 secondes, pendant 5 minutes) est une technique validée scientifiquement.
La méthode 4-7-8 : inspirer 4 secondes, bloquer 7, expirer 8 → idéale pour calmer l’anxiété émotionnelle rapidement.
Astuce : ancre cette pratique dans ta routine (le matin, ou juste avant une situation stressante).
Exemple : un étudiant qui pratique la respiration avant un oral retrouve clarté et sérénité.
Tu crées ainsi un espace de retour au moment présent, pour ne plus subir, mais réguler tes émotions consciemment.
La pleine conscience : vivre l’émotion sans la fuir
La pleine conscience ne cherche pas à supprimer l’émotion, mais à l’observer sans jugement.
En te centrant sur le ressenti corporel et mental, tu diminues l’emprise émotionnelle.
Exercice simple : le scan corporel → allonge-toi 5 minutes, parcours ton corps avec ton attention, sans rien changer.
Tu peux aussi pratiquer la méditation guidée via des applis comme Petit Bambou ou Insight Timer.
L’objectif : sortir du pilote automatique et faire face à l’émotion avec lucidité.
Exemple : une personne qui ressent une colère montante peut apprendre à la laisser passer, sans exploser, ni l’étouffer.
Cette pratique renforce ton intelligence émotionnelle et améliore ton bien-être émotionnel sur le long terme.
Exprimer ses émotions de manière constructive
Gérer ses émotions, ce n’est pas les enfouir. C’est aussi savoir les exprimer sans blesser l’autre.
La communication non violente (CNV) repose sur une structure simple : observation, ressenti, besoin, demande.
Au lieu de dire “Tu me rends fou”, tu peux dire : “Quand tu interromps mes phrases, je me sens frustré. J’ai besoin d’être écouté. Peux-tu me laisser finir ?”
Cette méthode réduit les tensions et améliore la résolution de problèmes dans les relations.
Conseil : écris d’abord ce que tu veux dire avant d’en parler, pour clarifier ton émotionnel.
Exemple : un salarié qui exprime sa fatigue avec calme sera mieux entendu que s’il claque la porte.
En apprenant à exprimer tes émotions, tu renforces tes relations et ta stabilité émotionnelle.
Source : Ikadran
Les erreurs courantes à éviter
Quand on commence à s’intéresser à la gestion des émotions, on peut tomber dans certains pièges contre-productifs. Ces erreurs sont fréquentes, surtout quand on n’a jamais appris à gérer ses émotions. Les connaître, c’est déjà un pas vers une meilleure régulation émotionnelle.
Refouler ou fuir ses émotions
Beaucoup pensent que “gérer ses émotions”, c’est les faire disparaître. Grave erreur.
Une émotion refoulée ne s’éteint pas, elle s’imprime dans le corps et ressort plus tard (fatigue, tensions, crises…).
Fuir ses ressentis (via distractions, suractivité, déni) empêche toute vraie résolution de problème émotionnel.
Ne pas accueillir une émotion négative, c’est la rendre plus forte.
À long terme, ce mécanisme peut affecter la santé mentale (burn-out, anxiété chronique).
Exemple : une personne qui enfouit sa tristesse après une rupture peut finir par ressentir une profonde lassitude émotionnelle, sans comprendre pourquoi.
👉 Au lieu de fuir, reconnaître et accueillir ce que l’on ressent est la première étape d’une gestion émotionnelle saine.
Se juger pour ce qu’on ressent
Autre piège : penser que certaines émotions sont “fausses”, “honteuses”, ou “immatures”.
Se dire "je ne devrais pas être triste", "je suis trop sensible", c’est rajouter de la culpabilité à l’émotion de base.
Cela bloque la prise de conscience et empêche de réguler ses émotions sereinement.
L’intelligence émotionnelle commence par l’auto-empathie : accepter que ton émotion est là pour une raison.
Il n’y a pas d’émotion positive ou négative en soi : tout dépend de la façon dont on y répond.
👉 Remplace le jugement intérieur par une question simple : de quoi ai-je besoin, là maintenant ?
Réagir à chaud sans recul
Quand on laisse une émotion diriger nos actes, sans filtre, les conséquences peuvent être lourdes.
Agir sous l’emprise d’une forte émotion négative (colère, panique…) peut détruire une relation ou aggraver une situation.
Le cerveau émotionnel prend le contrôle… et le rationnel est mis de côté.
Une réaction immédiate peut soulager, mais elle ne résout rien à long terme.
Exemples : envoyer un message sec, crier, claquer une porte… puis regretter.
👉 Astuce simple : la règle des 5 secondes → respire, attends, puis choisis ta réponse. Tu verras, ça change tout.
Intégrer la gestion émotionnelle dans son quotidien
Mieux gérer ses émotions, ce n’est pas juste un réflexe de crise. C’est une hygiène mentale à cultiver au quotidien. Comme on entretient son corps, il est essentiel d’entraîner son équilibre émotionnel. Voici comment ancrer cette intelligence émotionnelle dans ta routine.
Créer des routines émotionnelles positives
Les émotions se gèrent dans le moment présent, mais aussi en amont, avec de petits rituels qui apaisent l’esprit.
Quelques minutes de méditation chaque matin pour se recentrer (application recommandée : Petit Bambou).
Pratiquer la gratitude en notant 3 émotions positives vécues dans la journée.
Tenir un journal émotionnel pour mieux observer l’évolution de ses propres émotions.
Faire une pause respiration (cohérence cardiaque) avant une réunion, un appel, un repas.
Exemple : commencer la journée par 5 min de silence, une respiration profonde et une intention du jour = plus de sérénité émotionnelle.
Ces micro-routines boostent ta régulation émotionnelle sur le long terme.
Cultiver un environnement émotionnel apaisant
Ton cadre de vie, tes relations, ta charge mentale : tout influence ton monde émotionnel.
Alléger son espace visuel pour alléger ses pensées (désencombrement, lumière naturelle).
Choisir des relations qui nourrissent des émotions positives, et mettre de la distance avec celles qui déclenchent colère ou culpabilité.
Réduire les sources de stress : notifications, multitâche, surcharge d’informations.
Créer un coin "refuge émotionnel" (bougie, carnet, musique douce) pour les moments difficiles.
Exemple : une étudiante qui se fait un coin cocoon lecture/écriture dans sa chambre, pour réguler ses émotions après les cours.
Un environnement bienveillant permet de faire face aux imprévus avec plus de calme.
Se faire accompagner si besoin
Parfois, on ne peut pas gérer ses émotions seul. Et c’est ok.
Un thérapeute ou coach peut aider à mettre des mots, à comprendre ses mécanismes émotionnels profonds.
Participer à un groupe de parole ou à des ateliers sur la gestion émotionnelle permet de partager sans jugement.
Il existe des ressources en ligne gratuites ou des applications pour t’accompagner au quotidien.
Ne pas demander d’aide, par peur ou par fierté, ralentit la progression et renforce le mal-être.
Exemple : un jeune actif en surcharge émotionnelle décide de consulter → il découvre qu’il reproduit un schéma appris depuis l’enfance.
Demander de l’aide, c’est une preuve de maturité émotionnelle, pas de faiblesse.
Gérer ses émotions dans des situations spécifiques
Parce que réguler ses émotions dans le calme de son salon, c’est une chose… Mais quand il faut faire face à une situation tendue, c’est là que la vraie gestion émotionnelle s’active. Voici comment adapter tes réactions émotionnelles dans trois contextes du quotidien.
En situation professionnelle
Le travail est un terrain riche en émotions : stress, frustration, sentiment d’injustice ou de non-reconnaissance.
Avant un entretien ou une présentation : utiliser la respiration pour calmer le stress.
Face à une critique : éviter de réagir à chaud → écouter, reformuler, différer une réponse.
En cas de surcharge ou d’oubli : prendre conscience de son ressenti avant de s’excuser ou de se justifier.
Exemples : un salarié qui s’énerve en réunion peut apprendre à mieux gérer ses émotions en les nommant (“je me sens sous pression”) plutôt qu’en les explosant.
L’intelligence émotionnelle au travail est un véritable levier de performance, de communication, et de résolution de problèmes.
Source : Ikadran
En couple ou en famille
Les proches touchent directement notre corde émotionnelle. Ici, les réactions sont souvent automatiques, parce que chargées d’histoire et d’attentes.
Ne pas confondre besoin et reproche : dire “j’ai besoin de calme” au lieu de “tu cries tout le temps”.
Identifier ses émotions négatives sans les projeter (“je ressens de la jalousie” ≠ “tu ne m’aimes plus”).
Faire une pause avant de répondre dans un conflit → éviter les escalades inutiles.
Exemples : un parent épuisé qui crie sans s’en rendre compte peut décider d’exprimer sa fatigue plutôt que de la subir.
Cultiver la communication émotionnelle, c’est protéger ses liens tout en affirmant son propre ressenti.
En période de crise ou de transition
Lorsqu’un événement brutal ou imprévu survient (deuil, rupture, déménagement…), le système émotionnel est bousculé.
Autoriser l’émotion brute (pleurer, crier, écrire), sans vouloir la “régler” immédiatement.
Se reconnecter au moment présent pour éviter de s’enfermer dans l’anticipation ou les regrets.
Utiliser des rituels simples : écrire une lettre, marcher seul(e), méditer, respirer.
Exemple : une étudiante qui traverse une séparation choisit de noter chaque jour une émotion positive vécue malgré tout.
Dans les moments les plus durs, la gestion des émotions, c’est aussi se donner de la douceur et du temps.
Apprendre à gérer ses émotions, un chemin vers plus de sérénité
On ne nous l’a jamais appris à l’école, et pourtant, la gestion des émotions est l’un des savoir-faire les plus utiles au quotidien. Mieux tu connais ton monde émotionnel, plus tu es en capacité de faire face avec justesse aux défis, aux relations et aux imprévus de la vie.
Tu as vu que gérer ses émotions, ce n’est pas les fuir, ni les contrôler à tout prix. C’est prendre conscience de ce qui se passe en toi, réguler tes réactions sans te juger, et t’offrir des outils concrets pour avancer. À travers la respiration, la pleine conscience, l’expression émotionnelle ou simplement des routines bien-être, tu peux renforcer ton équilibre émotionnel jour après jour.
Ce travail a un impact profond, non seulement sur ta santé mentale, mais aussi sur ta qualité de vie, ta résolution de problèmes, ta capacité à créer des liens sains et à vivre dans le moment présent, avec plus de sérénité.
👉 Alors, quel sera ton premier petit pas aujourd’hui pour mieux gérer tes émotions ? Respire. Ressens. Avance.
Sarah Macheboeuf
Chief Happiness Officer & Experte en Expérience Collaborateur