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Bien-être au travail

Les symptômes du burn-out : comment identifier cette maladie professionnelle ?

Par
Sarah Macheboeuf
Sarah Macheboeuf
Modifié le
24
September 2024
Créé le
2
September 2024
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Bien-être au travail

Le burn-out, aussi appelé syndrome d'épuisement professionnel, est un état d'épuisement physique, émotionnel et mental lié à un stress chronique au travail. Ses principaux symptômes permettent de l'identifier comme une pathologie spécifique et d'agir pour se protéger de ses conséquences.

L'épuisement physique et mental se manifeste par une fatigue intense, une sensation de « vide » et de perte d'énergie. On se sent fatigué dès le réveil, on manque de concentration et on a du mal à accomplir des tâches simples. Côté émotionnel, l'état dépressif se traduit par un sentiment d'échec et d'inutilité ainsi qu'une perte d'intérêt pour le travail.

La dépersonnalisation, c'est-à-dire la perte du sens du travail, apparaît également comme un symptôme majeur. On se sent désengagé et détaché de son activité, on a le sentiment que son travail n'a plus de valeur et on éprouve du cynisme vis-à-vis des patients, usagers ou bénéficiaires.

burn out
Source : Unsplash

Symptômes physiques et psychologiques

Le burn-out ou syndrome d'épuisement professionnel est une pathologie psychique liée au stress chronique au travail. Ses symptômes peuvent s'installer progressivement sans que la personne s'en rende compte. Pourtant, il est important de déceler les signes avant-coureurs pour pouvoir agir et prévenir un épuisement total.

Sur le plan physique, le travailleur éprouve une fatigue intense qui ne disparaît pas malgré le repos. Il peut souffrir d'insomnie, de maux de tête récurrents ou de troubles digestifs. Sur le plan émotionnel, il ressent de l'irritabilité, de la lassitude et peut avoir des pleurs faciles. Au niveau cognitif, sa concentration et sa mémoire se dégradent, l'amenant à commettre des erreurs.

Lentement, la personne développe du cynisme vis-à-vis de son travail et des personnes qu'elle côtoie. Elle éprouve un sentiment d'échec et d'inutilité. Ses accomplissements professionnels ne lui procurent plus de satisfaction. Un désengagement par rapport aux valeurs du métier s'installe.

Professions les plus à risque

Certains métiers sont plus exposés que d'autres au risque de burn-out en raison de la charge mentale et émotionnelle importante qu'ils impliquent. En effet, des secteurs comme le médical, l'enseignement ou le travail social sont confrontés quotidiennement à la souffrance humaine sous diverses formes. Cet article propose de passer en revue les principales professions concernées par le syndrome d'épuisement professionnel.

Le domaine médical : une forte pression psychologique

Les métiers du secteur médical comme les infirmiers, aides-soignants ou médecins sont particulièrement exposés aux risques d'épuisement professionnel et de développer un syndrome dépressif. En effet, ces professionnels de santé doivent faire face chaque jour à la douleur et à la détresse de patients parfois gravement malades. La confrontation répétée à la souffrance physique et psychique des personnes soignées génère inévitablement une importante pression mentale et émotionnelle.

S'ajoutent à cela des conditions de travail souvent difficiles avec des horaires décalés, des charges de travail importantes ou un manque de reconnaissance. Résultat, les syndromes d'épuisement professionnel, la fatigue chronique ou le désengagement sont malheureusement fréquents dans ces métiers du soin. Les professionnels de santé risquent l'épuisement physique et mental en raison de la charge de travail excessive et du stress au quotidien.

Ces facteurs de risques psychosociaux peuvent aboutir à des troubles du sommeil, une irritation, un sentiment d'incompétence ou même des troubles dépressifs. Le manque de soutien social ou la mauvaise gestion de l'empathie envers les patients peuvent également mener à l'épuisement émotionnel. Il est donc essentiel de repérer les signes de détresse psychologique chez les soignants et de leur proposer des solutions pour prévenir l'épuisement et retrouver le plaisir au travail. Des aménagements d'horaires, du coaching ou du soutien psychologique peuvent aider ces professionnels à faire face à la pression sans s'épuiser.

L'enseignement : une forte charge mentale

L'enseignement est sans conteste l'une des professions les plus exposées au risque d'épuisement professionnel en raison de la forte charge mentale qu'elle implique. Les enseignants doivent en effet gérer de front la préparation des cours, la correction des devoirs, la gestion de la classe et le suivi individualisé des élèves. Cela représente un travail considérable de planification et d'organisation, source potentielle de surmenage.

S'ajoute à cela la nécessité pour les professeurs d'une grande capacité d'adaptation afin de répondre aux besoins toujours plus variés d'une population scolaire de plus en plus hétérogène. L'isolement inhérent à la fonction, le manque parfois de reconnaissance ou au contraire le sentiment d'accomplir une mission impossible peuvent alors mener certains enseignants à l'épuisement professionnel, voire au burnout.

Les symptômes de l'épuisement professionnel se manifestent généralement par une grande fatigue physique et mentale, des troubles du sommeil, une baisse de l'empathie, de la démotivation ou encore une forte irritabilité. Il devient alors difficile pour les enseignants épuisés de continuer à exercer leur métier avec passion et dévouement. Pourtant, leur travail est essentiel au bon développement des élèves et requiert des efforts constants tant sur le plan pédagogique que relationnel.

Il est donc primordial de prendre conscience des risques inhérents à l'enseignement et de mettre en place des mesures concrètes de prévention contre l'épuisement professionnel. Offrir aux professeurs des temps de repos, favoriser leur soutien social au sein des équipes, mais aussi reconnaître et récompenser leur travail sont autant de leviers pour éviter qu'ils ne sombrent dans le surmenage et le burnout. La santé mentale des enseignants doit devenir une priorité si l'on veut assurer la réussite scolaire des élèves sur le long terme.

Le travail social : une surcharge émotionnelle inhérente

Le domaine du travail social présente un risque significatif d'épuisement professionnel en lien avec la forte charge émotionnelle inhérente à ses missions. Éducateurs spécialisés, conseillers en économie sociale et familiale ou assistants de service social doivent en effet gérer au quotidien des situations personnelles complexes. Il leur faut apporter une écoute bienveillante et un soutien psychologique aux personnes en détresse ou aux familles rencontrant des difficultés.

Cet accompagnement constant de publics vulnérables demande une forte résilience psychique de la part des intervenants sociaux. L'empathie et la compassion nécessaires à l'exercice de leur fonction deviennent génératrices de stress si elles ne sont pas compensées par des temps de repos suffisants et une bonne prévention des risques psychosociaux.

Au fil des années, la surcharge émotionnelle liée à cette écoute empathique quotidienne des problématiques sociales, familiales et psychologiques des usagers peut aboutir à un épuisement professionnel chez certains travailleurs sociaux. Fatigue mentale, sentiment d'échec, irritabilité, troubles du sommeil sont autant de signes pouvant révéler un syndrome d'épuisement professionnel, aussi appelé « burnout ».

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Source : Unsplash

Facteurs de risque

Le syndrome d'épuisement professionnel, également appelé burnout, résulte de l'exposition prolongée à certains facteurs de risque liés au travail. Les situations générant du stress chronique, une charge de travail excessive ou un manque de soutien dans l'environnement professionnel accroissent fortement les chances de développer un état d'épuisement physique et mental.

Parmi les facteurs de risque les plus documentés, on retrouve un travail trop prenant, avec des contraintes temporelles trop importantes, empêchant toute récupération en dehors du temps de travail. Cela génère inévitablement de la fatigue cumulée et du stress constant. Dans certains milieux comme le milieu hospitalier, la charge de travail des soignants est souvent trop élevée, avec des effectifs insuffisants. Cette surcharge engendre fatigue physique et épuisement émotionnel face à la souffrance des patients.

Le manque de reconnaissance du travail accompli et le sentiment d'injustice vis-à-vis des efforts fournis sont également des éléments déterminants. Ne pas se sentir récompensé à sa juste valeur ou subir de l'iniquité dans son milieu professionnel mène peu à peu à un désengagement et à un sentiment d'échec, facteurs clés du burnout.

Un environnement de travail toxique où règnent harcèlement moral et manque de soutien de la part de la hiérarchie ou des collègues représente une situation à très haut risque pour la santé mentale et physique des travailleurs. Isolement, stress additionnel et souffrance sont au rendez-vous dans un tel contexte, amenant à court ou long terme à l'épuisement total.

Traitement et prévention

L'épuisement professionnel ou burn-out est un syndrome d'épuisement physique, émotionnel et mental résultant d'un stress chronique non maîtrisé. Ses principaux symptômes sont la fatigue, both physique et mentale, le sentiment d'échec et de dévalorisation, ainsi qu'un désinvestissement dans le travail. Si ces signes persistent dans le temps, il est essentiel de consulter son médecin traitant pour faire le point.

Plusieurs options thérapeutiques peuvent être proposées pour traiter l'épuisement et éviter qu'il ne mène à une dépression. Tout d'abord, un arrêt de travail temporaire est nécessaire afin de rompre avec la surcharge et le stress au quotidien. Parallèlement, des séances chez un psychologue ou un psychiatre peuvent aider à identifier et à résoudre les causes psychosociales sous-jacentes. Dans certains cas, un traitement antidépresseur à court terme peut également être prescrit pour stabiliser l'humeur et faciliter la convalescence.

Le repos et les loisirs sont aussi d'une importance capitale pour permettre au corps et à l'esprit de se ressourcer. Il s'agit de rompre avec l'isolement en pratiquant des activités agréables en dehors du travail. Cela permet de lutter efficacement contre la fatigue physique et émotionnelle accumulée, ainsi que contre le sentiment de dépersonnalisation qui caractérise l'épuisement professionnel.

À plus long terme, la prévention passe par une meilleure organisation du travail pour éviter les situations à risque de surmenage. Il faut veiller à ce que la charge de travail reste supportable et à ce que les efforts fournis soient reconnus à leur juste valeur. Un bon équilibre vie professionnelle-vie personnelle est essentiel pour éviter l'épuisement. Enfin, le soutien social au sein des équipes joue un rôle déterminant pour prévenir l'isolement et la souffrance au travail.

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Source : Unsplash

Sensibiliser les entreprises aux risques

De nombreuses entreprises négligent encore les risques psychosociaux liés à un surmenage excessif des salariés. Pourtant, outre l'aspect humain, le burn-out a un coût économique non négligeable en termes d'arrêts maladies et de baisse de productivité.

Il pourrait être pertinent d'organiser des journées de sensibilisation et d'information à destination des dirigeants et des managers sur cette thématique. L'objectif serait de leur présenter les principaux signes à surveiller, les bonnes pratiques en termes de prévention comme l'aménagement des horaires ou le droit à la déconnexion.

Des témoignages de salariés en burn-out pourraient interpeller sur les conséquences d'une mauvaise gestion des risques psychosociaux. Des ateliers pratiques pourraient également donner des clés pour détecter les signaux faibles chez leurs collaborateurs et mettre en place un accompagnement adapté.

Ces événements permettraient d'aider les entreprises à remplir leurs obligations légales en matière de santé au travail, mais aussi à réduire leur impact carbone en limitant les arrêts maladies liés au surmenage.

Des ateliers pratiques pour les entreprises

Au-delà des présentations théoriques, il serait pertinent d'inclure des ateliers pratiques lors de ces journées de sensibilisation.

Des mises en situation permettraient aux managers d'expérimenter comment repérer les signaux faibles d'épuisement chez leurs collaborateurs. Par exemple, en simulant un entretien où le salarié évoque ses difficultés de manière détournée.

Des exercices ludiques comme des serious games pourraient aussi être proposés pour tester la capacité des participants à gérer des situations à risque. Par exemple, en attribuant des tâches dans des délais impossibles à tenir et en observant les réactions de stress qui en découlent.

Des ateliers de méditation en pleine conscience ou de yoga pourraient être organisés pour apprendre aux managers à se détendre et à mieux gérer leur propre stress, afin d'être plus à l'écoute de leurs équipes.

Ce type d'ateliers interactifs et concrets rendrait les formations plus ludiques et efficaces. Les participants pourraient directement appliquer les bons réflexes acquis dans leur vie professionnelle quotidienne.

Une offre sur mesure

Pour répondre au plus près aux besoins spécifiques de chaque entreprise, ces journées de sensibilisation pourraient être personnalisées. Une phase en amont d'audit permet d'évaluer les risques psychosociaux propres à chaque secteur d'activité ou métier. Les ateliers seraient alors adaptés aux situations concrètes rencontrées.

Des groupes de travail thématiques pourraient par exemple cibler des problématiques comme la charge mentale des enseignants, le présentéisme chez les cadres ou l'empathie fatigue des soignants.

Le format pourrait aussi être modulé en fonction de la taille de l'entreprise. Des ateliers en petits groupes seraient plus interactifs pour les PME, tandis que des ateliers par entités conviendraient mieux aux grands groupes.

Cette personnalisation maximiserait l'impact de la formation en permettant aux participants de s'approprier les outils en lien direct avec leur réalité professionnelle. Elle favoriserait une mise en application concrète des mesures de prévention dans l'entreprise.

Sarah Macheboeuf
Chief Happiness Officer & Experte en Expérience Collaborateur

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